Hallibel rentrait d'une mission particulièrement éreintante et avait décidé d'aller prendre un petit bain. Elle se dirigea vers sa salle de bains -hum... les arrancars aussi ont le droit de se laver hein, vous imaginez toute une bande de mecs qui empestent le chacal pour attaquer les shinigamis ?-, et passa une heure dans l'eau chaude.
Lorsqu'elle sortit, elle enveloppa autour de son corps une serviette blanche, bien trop petite a son gout. La jeune arrancar n'aimait pas avoir les jambes à l'air, et exposer son masque. Il lui rappelait sans cesse qu'elle n'était pas humaine...
Bien que cette tenue l'incommodait, traverser ainsi tout le palais ne la dérangeait pas, et elle parcourait tranquillement les longs couloirs, sans se presser, elle avait décidé de se reposer les jours suivants, et avait donc tout son temps.
Souvent, lors de ces promenades, elle rencontrait un jeune servant qui bavait sur ses formes, ou alors d'autres de ses collègues, qui ne comprenaient pas son besoin irrépressible d'avoir une hygiène, et de vivre en femme civilisée, contrairement à eux qui passaient leur temps à chasser des hollows pour devenir plus forts. Hallibel, elle, avait décidé de passer du temps à passer le temps, pour se prouver qu'elle possédait encore une part d'humanité, et qu'elle n'était pas devenue simplement un requin prêt à détruire chaque obstacle sur passage -ce qui ne veut pas dire qu'elle ne l'était pas à ses heures perdues..- .
Ce jour là, Hallibel remarqua quelque chose d'inhabituel. A peine sortie de la salle de bain, elle avait eu un mauvais pressentiment, mais là elle s'était stoppé dans son déplacement. La main qui tenait toujours sa serviette, elle se retourna, et remarqua un arrancar qui la regardait.

-Excusez-moi, vous aurai-je déjà rencontré quelque part?

Selva passais ses journées dans la chapelle de Las Noches.

La chapelle avait été donnée à Selva par Aizen-sama. Aizen n’avais que faire de cette bâtisse, qui serait forcément détruite lors de son accession au rang de dieu.


Selva, lui, avait une toute autre idée de ce lieu. Cela faisait maintenant bien longtemps qu’il ne croyait plus en un dieu. Depuis la mort de Magdalena en fait. Et puis ce lieu, tombant en ruine ne serais ce que par le faible passage de hollow dans le coin, était l’endroit rêver, calme et reposant pour y cultiver un jardin secret.


La lumière accède toujours de façon étrange dans les chapelles. Les bêtes que sont les humains ont toujours fait preuve d’un génie immense quand il s’agissait de tuer ou d’un dieu. D’ailleurs, la plupart du temps, les deux sont liés. Qu’importe, la lumière représentant l’omniprésence d’un être supérieur dans ce lieu de culte, devait apparaitre partout, vive et pure. Idéale pour des plantes.


Un autre défi quand on vit (quand on meurt ?!) dans le désert et qu’on désire faire pousser des choses, c’est l’eau. Une faible pluviométrie est un problème conséquent, et le système d’irrigation le plus viable pour les plantes, c’est le goutte à goutte. La goutte qui tombe de temps en temps auprès des racines de la plante refroidie le sol, et humidifie le sol, restant disponible pour la racine, sans être drainée par le sable. Mais une
pompe est souvent nécessaire. Et la mécanique n’était pas le point fort de Selva.


Et c’était l’autre avantage de cette immense bâtisse.


Il avait disposé sur le toit un centenaire recueillant l’eau de pluie, la stockant. Puis par un système de gravité, l’eau descendait par des tuyaux, ces derniers troués au niveau de chaque fleur, chaque bulbe, chaque herbe.
Il y avait encore beaucoup de place au sol, mais laisser faire la nature était le meilleur moyen pour Selva d’abandonner sa nature destructrice, qu’elle soit humaine ou hollow.


En mettant en place son système, il s’était d’ailleurs posé la question d’éventuelles canalisations préexistante. Et il n’en avait pas trouvé. De toute façon, les arrancars n’était ni plus ni moins que des humains
se complaisant dans la destruction. Aussi, l’hygiène semble bien dérisoire. Et les besoins en eau pour la survie d’un hollow sont minimes.


Aujourd’hui, Selva plaçait ses tuyaux afin que ses nouvelles fleurs, fraichement plantées, symbole de l’absorption de hollow, puisse bénéficier du goutte à goutte. Mais étant trop éloigné du reste des fleurs, il fallait
utiliser un tout autre chemin… Ou un autre tuyau. Il fallait étudier le terrain. Comme il l’aurait fait pour une traque.


En passant sur la gauche de l’autel, à 50 mètres des autres plantes, il entend un bruit suspect. Comme un cliquetis, puis… Non, c’est indescriptible. Il faut qu’il aille voir lui-même ce que c’est. Et la première
fois depuis des jours, il devait quitter son sanctuaire, le seul endroit au monde où il pouvait respirer. Mais respirer vraiment. Les odeurs de jasmin et de violette n’envahissaient plus ses narines de monstre. Mais dans peu de
temps, avec un peu de chose, il trouverait un hollow, l’absorbera, et rajoutera une senteur supplémentaire dans son jardin secret.


Le bruit venait du mur.


Selva longeait le mur, pour arriver rapidement à un autre mur, puis un couloir, une salle, un autre couloir. Las Noches est vraiment très grand, il ne pouvait pas lâcher prise sans savoir trouver l’origine de ce bruit, au risque de le perdre et de ne plus pouvoir élucider ce mystère. Encore un couloir. Cette fois-ci, près du mur, sortait un tuyau. Un réseau d’eau préexistant. L’idéale pour les plantes. Et si en plus il y avait une proie à la clé… Selva en salivait d’avance.


Suivant ce tuyau des yeux, il remarqua qu’un manteau de brouillard se développait rapidement autour de lui… Une technique ?! Selva se mit en garde. Il attendit bien 5 minutes avant de comprendre que ce
brouillard venait d’eau chaude. Il faudra se diriger dans la zone la moins visible. C’est là où se trouve la source. Si j’attends qu’il attaque, je risque d’être trop exposé… c’était les pensées de Selva à ce moment précis, ce moment
précédent sa course folle dans les couloirs de Las Noches, qui le fit atterrir dans une petite salle.


Là une créature étrange, dont la nappe de brouillard rendait encore plus mystérieuse, se levait délicatement. Quelques secondes plus tard, qui semblait se rapprocher du siècle pour Selva, hypnotiser et paralyser par l’aura
de mystère que se dégageait de la créature, le brouillard s’effaçait.


Selva jugeât la créature. Dans un premier temps, l’hypnose effacé, il pensait à une sirène. Ces créatures mystiques qui attirent les voyageurs imprudents pour dévorer leurs âmes… Probable ?! Non, la créature se tient
debout, et n’a pas de queue de poisson.


Le brouillard, cette fois ci, se levais complètement, et Selva put observer l’étrange créature à son aise. Et il vit avec effroi que c’était une … Une… Femme de dos ?! Lui qui était déjà prêt à en découdre. Il se souvenait en la voyant de Magdalena. Ses courbes. Son odeur quand elle venait le rejoindre le soir. Ses mots susurré dans le creux de l’oreille « le combat le plus dure, n’est-ce pas l’amour ?! ». Lui qui n’avait pas encore vu une autre femme qu’elle dans sa plus pure des parures.


La créature féminine posa une main sur sa serviette. Elle se retourna délicatement. Mais sans peur. Une sorte d’invitation à ne pas suivre.



-Excusez-moi, vous aurai-je déjà rencontré quelque part?



Cette intonation.
Est-ce possible ?!
Non. Non, Magdalena était brune. Elle était aussi petite et chétive. Le corps n’a rien à voir non plus. Il ne connait pas cette… Femme… Mais Selva ne pouvait plus l’attaquer. Elle devra rester en vie. C’était la première
fois que ça lui arrivait. Il ne pouvait pas attaquer à cause de son humanité… Non. De son amour pour Magda.



-Je ne crois pas vous connaitre. Mais couvrez-vous. Et n’utilisez pas toute l’eau. Des êtres bien plus vivants que nous pourrais en avoir besoin.



Oui.
Il n’aurait jamais supporté voir Magda se déplacer dans une si grande bâtisse vêtue de cette simple serviette. Mais ce n’était pas Magdalena, et il devrait se contenter de ce simple conseil. La folie n’est jamais bien
loin. Surtout quand on est sain d’esprit.

Sur cette réflexion, Selva tournait les talons.

-Je ne crois pas vous connaitre. Mais couvrez-vous. Et n’utilisez pas toute l’eau. Des êtres bien plus vivants que nous pourrais en avoir besoin.

Hum... La mémoire revenait à Hallibel. Ce jeune homme était celui qui aimait les plantes.. Malheureusement il partit... L'arrancar dut lui courir après...

-Attendez ! Excusez moi si vous êtes vexé, j'ai fait attention à ne pas utiliser l'eau de vos fleurs et à en créer moi-même. Ne partez pas si vite, accordez moi un peu de compagnie s'il vous plait. Vous savez bien que c'est ce qui manque cruellement dans ce palais...

Elle resta plantée là, à attendre une réponse de son interlocuteur, en espérant vraiment qu'il l'accompagne. Bizarrement elle se sentait très seule ces derniers temps. Le corps de cet arrancar semblait dégager une chaleur attirante, qui tranchait avec la fraicheur sèche des couloirs.