« J'espère que tu aimes les jeux. »

« On s'est bien amusé ? »

~ Je jouais avec l'origami que je tenais entre mes longs et fins doigts. Ne regardant même pas l'arrancar qui venait de descendre. J'étais mal placée pour faire des remarques, moi aussi, j'avais fait une escapade un jour, mais je savait pertinemment que personne ne le savait. Le sourire qui était dessiné comme figé sur mes lèvres s'étira doucement, mes yeux toujours rivé sur l'origami qui tournoyait entre mes doigts, doucement, et avec un calme horripilant. Puis, après avoir estimé avoir fait une entrée assez fracassante, je le fixai, toujours avec ce même sourire agaçant. Je m'approchais doucement face à l'arrancar que je ne connaissais que de vue et de nom. Si mes souvenirs ne me faisait pas défaut, c'était Grammjiw. Enfin … Je croyais. Les pans de mon kimono frottaient le sol, et l'une des manches avait glissé le long de mon épaule, découvrant celle-ci. Cette attitude désinvolte et négligée que j'avais et que l'on me reprochait bien trop souvent. Il était à la fois mon charme et mon vice. Alors, je m'amusais, me moquant de ce que je pouvais exprimer comme agacement ou désir chez l'autre. Je tendis mon doigt orné d'un long ongle aiguisé, le dressant face à son visage, puis, je le pointa avec une force volontaire dans sa poitrine. Juste pour lui faire un peu mal, j'aimais la grimace de la petite douleur sur le visage de l'autre. Ce petit pincement qui, personnellement, m'excitait au plus au point.

« Grammjiw … C'est ça … Pour que je sache quel nom dire à maître Aizen. »

~ Ces paroles furent suivie d'un petit rire aigu. Mais je me doutait face à son expression que je faisais fausse route.

« Ce n'est pas Grammjiw … Euh Grommjiw alors ? Nan .. Haaaaan. Mais je n'arrive pas à retenir tout vos prénoms compliqués moi. »

~ J'exécutai une élégante moue assez enfantine, puis je tirai la langue. Décidément, ma mémoire était lacunaire, mais peu importait, avec ce semblant de nom et sa description physique, on aurait vire fait de savoir qui c'était. Moi par contre, je voulais m'amuser, il était rare d'avoir un semblant de pouvoir sur une personne, surtout si elle est d'un peu près la même puissance que nous.

« Huuum … Je pourrais te dénoncer aisément mais … je veux jouer. Tu aimes les jeux ? »

~ Je ris encore une fois, et exécutai un tour pour me retrouver dos à lui, je marchais un peu autour de cet arrancar en mauvaise posture.

« Tu pourrais être mon esclave … C'est une bonne idée ça ? Tu ne trouves pas … ? »

"On ne me touche pas impunément. Peu importe la façon dont on me touche."

Le dénommé Grimmjow ne semblait pas être partant pour ma proposition, que j'estimais fort convenable. Et quand j'estime que quelque chose est convenable, c'est que ça l'est. Je ne bougeai pas, appréciant mal le ton de sa voix. Mon regard était fixe, et je ne frémissais même pas quand il passa dans mon dos. Je ne prenais pas la peine de déglutir, ni même de cligner des yeux. Je restai inflexible, un agaçant sourire figé sur mes lèvres. Je ne frissonnai pas non plus quand il posa sa main sur ma taille, je ne pris même pas la peine de me retourner. Je préférai garder cet air agaçant et dédaigneux. Oui, c'est l'une des choses que je savais mieux faire, garder un air hautain et ne pas écouter ce que l'on me dit. Mon sourire s'élargit quand il me demanda pour qui je le prenais. J'aurais bien répondu si cet énergumène ne m'avait pas attraper par la gorge tout de suite après. Je ne changeai pas d'expression pour autant.

Tout, à part moi, est inutile à mon ascension. Il y a moi, les esclaves, puis les inutiles. Lui, à moins de me servir, était un inutile. Autant dire que je n'aimais pas trop cette catégorie ridicule. Si j'avais pu lui répondre, je lui aurait cracher qu'il devrait se tuer ou me servir, sinon il n'avait pas de réel existence. Voilà ma façon de pensée, et c'était comme je le voyais et pas autrement. Ose contredire la maîtresse de mon monde, en l'occurrence moi, et tu es totalement banni sans permis de retour. Mais ma fierté m'obligeait à faire exister de la haine à cette être jugé inutile.

Lorsqu'il me lâcha, je ne fis mine de rien, restant toujours planté, gardant mon air supérieur. Je replaça mes cheveux pour qu'ils tombent dans mon dos, puis je me retournai vers lui. Il croyait pouvoir s'échapper. Mais, malheureusement pour lui, mon orgueil se devait de répliquer. Je courus vers lui, le rattrapant vite. Je me postai face à cet inutile, le toisant d'un regard rempli de haine. Mes yeux bleus plantaient dans les siens. Ma mâchoire bougea légèrement et je le giflai violemment.

« Je te retourne tes questions cher victime inutile. A qui croyais-tu t'adresser ? »

Je me reculai un peu, le contemplant de haut en bas. Et je lui tournai le dos avançant comme si de rien était.

« Je vais voir maître Aizen. Je me demande quelle tête fera-t-il en sachant ce que j'ai à lui dire. Mon pauvre. Je ne te tuerais qu'après ton humiliation public pour avoir osé poser tes sales pattes sur moi. Sache qu'on ne me touche pas impunément, peu importe la façon dont on le fait. »

Je poursuivis ma course le sourire au lèvres, satisfaite de ma performance.